Infra-visuel – La vie-matériel

UN POSSIBLE. ET LES AUTRES.

Le dessin suivant est une proposition faite pour envisager le positionnement et la réflexion de l’artiste  :
Avoir à l’esprit ce schéma me semble judicieux lors de la création d’une œuvre. La coordination entre le rôle joué par l’artiste, la façon dont l’œuvre existe et la détermination de ceux à qui elle se destine permet de définir la forme à lui donner. Les termes désignant chaque cercle renvoient à la conception traditionnelle de l’art. Il sera ainsi possible de les faire varier et évoluer en fonction des projets mis en place. L’ajustement de l’un des facteurs conduira forcément à l’ajustement des deux autres. Réfléchir à cette triade permet de trouver un point d’accroche intellectuel d’où découle un processus de mise en œuvre. D’un circuit fermé l’art passe à un circuit ouvert.

Ce faisant, l’artiste (re)devient pur esprit capable de se positionner idéalement en fonction d’une  pratique qu’il défini lui-même. L’art est donc avant tout une façon de voir les choses mais surtout une façon de frayer son chemin parmis elles et d’y immerger sa pratique artistique. L’art est électron libre, l’art devient état d’esprit. Un état d’esprit indépendant, volontaire dans ses agissements et ses mises en mouvements, donnant à ses réalisations les formes qui lui semble les plus judicieuses. Un art qui prendrait le temps d’explorer et de libérer la pratique artistique pourrait être à même de prétendre être contemporain ou du moins de pouvoir s’exprimer sur son époque et en son sein. C’est ce à quoi aspire l’art infra-visuel.

De cette indétermination rêvée apparaîtra une fécondité. Si l’art doit devenir expérience, ce sera d’abord en tant que démarche, comme la traversée d’un espace qui n’est pas conquis mais qui s’ouvre à mesure qu’on avance. L’art redevient ainsi une forme d’expression pleinement singulière, n’hésitant pas à envisager n’importe quel élément sous l’angle artistique et l’intégrer dans une problématique génératrice de forme. L’expression anglo-saxonne « think out of the box », souvent répétée, est censée s’appliquer aux esprits artistiques en leur proposant de voir plus loin. Elle ne m’a jamais pleinement convaincu. Je pense que le plus intéressant serait « Don’t think in the box, don’t think out of the box. Be the box. » . Be the box, pouvant ainsi définir clairement l’intérieur, l’extérieur, ses limites et son contenu.

Conclure cet écrit par une définition de l’art me semble vain. Je ne peux néanmoins que souligner que l’art est un domaine en redéfinition permanente, au point d’en former la caractéristique intrinsèque. L’art est ce qui ne cesse de s’échapper. Ainsi et seulement ainsi, l’art pourra connaître un positionnement et une expression toujours en phase avec son temps.